mardi 21 mars 2023

Atelier d'écriture : Dialogue

Double périple au cœur du froid


Le 27 novembre 1804, Polichinelle était chez lui, à Venise. Il reçut une lettre de la part de Napoléon qu'il avait connu pendant la campagne d'Egypte. Il lui demandait d'assurer la sécurité de son frère, Jérôme Bonaparte, lors de son voyage de noces, en Amérique, aux chutes du Niagara. En effet, il avait parfois des idées saugrenues, dangereuses, voire suicidaires. Polichinelle partit donc sur le champ !

Il arriva sur place le 24 décembre 1804 et retrouvait le couple emmitouflé dans leurs fourrures. Sa fiancée était une américaine splendide.

Ils étaient installés sur le balcon qui surplombait la chute du « Fer à Cheval », la vue était impressionnante. La cascade était complètement gelée ; elle était gigantesque, sa hauteur était de 53 mètres.


Polichinelle : Bonjour, puis-je vous offrir un verre ?

Jérôme : Volontiers, mais qui êtes vous ?

Polichinelle : Je suis chargé de votre protection.

Jérôme : Qui vous a missionné ?

Polichinelle : C'est votre cher frère Napoléon. Il pense à votre sécurité.

Jérôme : Je suis ravi de vous rencontrer.

Polichinelle : Quel endroit magnifique pour votre voyage de noces. Pourquoi avoir choisi l'Amérique ?

Jérôme : Ma femme est d'ici.


Le temps était glacial. Il faisait – 50°C, un froid très rare dans la région. Le paysage était comme pétrifié par la glace.

Jérôme : Bien. Je vous propose un défi.

Polichinelle : Lequel ?

Jérôme : Celui d'escalader la chute du « Voile de la Mariée » au piolet en l'honneur de mon mariage.

Polichinelle : Ne serais-je pas avantagé par ma grande taille ?

Jérôme : C'est ce qu'on va voir...

Ils commencèrent à escalader les chutes.

Polichinelle : Que c'est dur ! Mais c'est quand même plus facile quand on est grand ! Pauvre Jérôme ! Il est comme son frère : persévérant, mais petit. Ha, ha, ha ! Il est loin derrière moi ! Il va perdre son pari !


La montée était très ardue, les pentes étaient extrêmement abruptes et glissantes. A plusieurs reprises, ils faillirent tomber.

Une fois Polichinelle arrivé, il savourait sa victoire et admira en même temps ce paysage immaculé.


Jérôme : Je te félicite, je vais donc t'offrir un voyage avec un trappeur chevronné, un Inuit vivant dans la baie d'Hudson. Es-tu d'accord ?

Polichinelle : Oui, j'ai toujours rêvé de faire un périple avec des chiens de traîneaux dans le Grand Nord.


Quelques temps plus tard...

Polichinelle : Bonjour je m'appelle Polichinelle, l'homme avec qui vous aviez rendez-vous.

Shipiss: Je m'appelle Shipiss, c'est à dire « petite rivière ».

 

Ils préparèrent toutes les affaires avec empressement.

Polichinelle : Quand partons nous ?

Shipiss: Et bien... Tout d'abord, je vais vous apprendre les différentes manières de disposer les huskys.

Polichinelle : Très bien, je vous suis toute ouïe !

Shipiss: Tu dois disposer les chiens en tandem simple ou double pour la forêt et en éventail pour les plaines. Je te conseille aussi de mettre le chien le plus intelligent devant, car il comprend bien les ordres de son maître. Il est le plus vigilant.

Polichinelle : Tu es un as. En à peine 4 jours, nous arriverons à la baie d'Hudson. C'est incroyable !

Shipiss : Non, c'est normal ! Et puis, ce n'est pas moi, ce sont les chiens qui peuvent faire jusqu'à 150 km par jour.


Le lendemain ils partirent à la pêche.

Polichinelle : Que pouvons-nous attraper ?

Shipiss : Des phoques, des flétans, ...

Au bord de l'eau, le froid mordant les transperçait.

Polichinelle (perplexe) : ça se mange ?

Shipiss : Bien sûr que oui, banane.

Polichinelle (vexé) : Vous avez un prénom particulier. C'est évident.

Shipiss (vexé): Nous avons une culture différente de la vôtre. Vous devez la respecter.

Polichinelle (confus) : Je suis vraiment désolé. Heu, passons à autre chose...

Pendant la soirée du troisième jour, ils virent des aurores boréales. Ils étaient fascinés par ce dégradé de couleurs dans le ciel. Ici, ils vivaient vraiment en harmonie avec la nature.

Shipiss : Je vais t'apprendre la vie d'inuit. Allons d'abord chasser les caribous, les bœufs musqués, les rennes... Bref, du gibier ! Ne perdons pas de temps, la nuit approche !

Polichinelle : Ah, en voilà ! Dans la forêt...

Shipiss : Chut, il ne faut surtout pas l'effrayer. Approchons-nous doucement !


Après dix minutes de poursuite, le caribou faibli.

Polichinelle : Hop, nous l'avons eu cette fois ! Une belle bête !


Ils l'attrapèrent fièrement et le partagèrent avec les chiens.

Pour ne pas gaspiller leur énergie, ils trouvèrent un ancien igloo qu'ils consolidèrent pour se protéger du blizzard. Peu de temps avant la fin du voyage, Shipiss coupait du bois pendant que Polichinelle rêvait en se réchauffant près du feu. Soudain, un soldat surgit.

Polichinelle : Qui êtes-vous? Vous m'avez surpris !

Soldat : Je suis Louis-Philippe, un ancien soldat de l'époque de la Nouvelle-France. Je suis un « ours solitaire frigorifié ». J'ai besoin d'un peu de chaleur. (le soldat sourit en parlant)


Polichinelle: Eh bien, venez donc vous réchauffer avec moi ! Si vous voulez, nous pouvons partager le repas ensemble. Il est prêt.

Soldat : Je vous remercie de votre invitation.

Pendant la soirée, ils se racontèrent toutes leurs aventures...