récit de la classe : travail collectif
Double périple au cœur du froid
Je reçus une lettre de la part de Napoléon que j'avais connu pendant la campagne d'Egypte. Il était écrit que je devais me charger d'assurer la sécurité de son frère, Jérôme Bonaparte, lors de son voyage de noces, en Amérique, aux chutes du Niagara. En effet, il avait parfois des idées saugrenues, dangereuses, voire même suicidaires.
J'arrivais sur place le 24 décembre 1804 et je retrouvais le couple emmitouflé dans leurs fourrures. Sa fiancée était une américaine splendide. Le temps était glacial. Il faisait – 50°C, un froid très rare dans la région. Le paysage était comme pétrifié par la glace. J'admirais ce spectacle immaculé.
J'arrivais sur le balcon qui surplombait la chute du Voile de la mariée, la vue était impressionnante surtout qu'elle était complètement gelée. Elle était gigantesque, sa hauteur était de 53 mètres. A mon grand étonnement, elle abritait des ours polaires venant d'Alaska. En même temps, je surveillais discrètement Jérôme.
Quelques jours après, je réussis à l'aborder après lui avoir offert un verre. Ensuite, il me défia d'escalader les chutes du Niagara. Je compris donc pourquoi Napoléon m'avait demandé de me charger de sa sécurité. Mais, j'acceptais tout de même.
Je m'armais de chaussures à crampon, d'un piolet, d'un harnais, d'une corde pour m'assurer et de mon courage. Je vérifiais aussi plusieurs fois notre équipement. La montée était très ardue, les pentes étaient extrêmement abruptes et glissantes. A plusieurs reprises je m'assurais que Jérôme était bien là. Ma détermination sans faille m'aida à attraper les meilleurs prises et celles les plus éloignées. Heureusement, j'étais grand, donc très avantagé ! Lorsque je fus au sommet, j'étais fier. Jérôme était loin derrière. J'avais gagné le pari.
En récompense, il me proposa une virée en chiens de traîneau avec un trappeur chevronné, un inuit venu du Grand Nord. J'appris avec lui les différentes façons de disposer les huskys : l'attelage en tandem simple ou double pour traverser la forêt et en éventail pour la plaine. Les chiens pouvaient parcourir jusqu'à 150 kilomètres par jour. J'étais ébahi ! Le plus intelligent était devant, car il comprenait bien les ordres de son maître et qu'il était le plus vigilant.
Pendant la soirée du troisième jour, je vis des aurores boréales. Le lendemain matin, j'appris l'art de la chasse au lasso. Nous trouvions assez de nourriture : des caribous, des bœufs musqués et des rennes. Nous continuions notre voyage. Au bout de quatre jours, nous arrivions à la baie d'Hudson. Ici, je pouvais même pêcher en creusant un trou. Nous attrapions fièrement un phoque. Nous partagions ensuite la nourriture avec les chiens. Au bord de l'eau, le froid était mordant et me transperçait.
Ici, je vivais comme un nomade en construisant chaque jour mon igloo avec des briques de glace et un toit en peau d'ours pour me protéger du blizzard.
Peu avant mon retour, pendant que je rêvais près de mon feu, un soldat surgit. Il avait connu des anciennes colonies françaises, celles de la Nouvelle France. Il aimait trop cette région et avait décidé de rester. Il faisait fortune dans le commerce des fourrures.